Rivista per le Medical Humanities
10.11.2012 - Notizia | |
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Felicitas Eichner Master en Psychologie Clinique et de la Santé “Medical Humanities”, 2012/2013 Les concepts de la résilience et de l’effet de pygmalion. “Le malheur n'est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d'organiser une autre manière de comprendre le mystère de ceux qui s'en sont sortis : la résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit d'adversité.” ― Boris Cyrulnik, Merveilleux Malheur Connu surtout du contexte des situations de guerre ou de maltraitance, le concept de la résilience a beaucoup évoluer dans le temps. Comme le dit le psychologue Boris Cyrulnik, il existait pendant longtemps (et parfois encore aujourd’hui) un certain « déterminisme psychologique » qui déclarait que les victimes restent des victimes et que les enfants traumatisés le seront à vie et ne s’en remettront jamais. Avec le concept de la résilience, un terme a été trouvé pour dénommer une stratégie utilisée afin de survivre des circonstances défavorables. La résilience peut être vue comme concept opposite à la vulnérabilité ou plus précisément comme la capacité de transformer sa propre vulnérabilité en force à l’aide de ses ressources existantes. Le rôle de l’environnement dans ce processus ne peut pas être négligé non plus et devient de plus en plus important dans les relations de soin, donc entre soignant et patient, souligne la psychologue clinicienne Maria Arnaut : « L’accompagnement de la résilience consiste à faire jouer les ressources et les compétences existantes, à les mettre en évidence et à aider à les activer. » Au lieu de se concentrer sur la maladie et la souffrance, on met en valeur les capacités positives du patient pour le guider et pour l’aider à se soigner. Soutenir la résilience d’un patient permet de garantir son autonomie et de faire en sorte que le soignant garde le respect envers son patient ; reste ouvert envers les possibilités du patient, réévalue le problème de temps en temps pour ne pas tomber dans le piège de l’effet pygmalion, donc ne pas risquer de provoquer de la désespérance chez le patient seulement parce que le soignant abandonne l’espoir. L’Effet pygmalion est un exemple d’une prophétie autoréalisatrice laquelle, dans notre cas, pourrait se montrer ainsi : si un soignant a des attentes positives envers un patient, par exemple si on lui dit que celui est presque guéri, le comportement du s’attend à ce que le patient a seulement le dernier cap à franchir. Ce comportement peut ensuite entrainer un effet positif chez le patient ; il répondra avec volonté et adoptera très probablement plutôt des comportements favorables à sa guérison. Mais il y a aussi le risque que cet effet se produit dans le sens inverse et agit donc de manière négative : si un soignant s’attend (même inconsciemment) à ce qu’un patient est « perdu », celui va se comporter en tant que tel et on risque de provoquer un aggravement de sa maladie. Dans la relation entre soignant et patient, il s’agit donc d’utiliser cet effet en croyant dans les capacités du patient et en le soutenant. Si le soignant y prend le rôle d’un tuteur, il permet au patient de surmonter les obstacles de sa maladie de façon autonome –voire d’être résilient. Réferences Anaut, M. (2009). La relation de soin dans le cadre de la résilience. Informations sociales, 6(156), p. 70‐78. Forna, A. (2009). Resilience by Boris Cyrulnik : review. The Telegraph Online. Available at http://www.telegraph.co.uk/culture/books/bookreviews/5361000/ Resilience‐by‐Boris‐Cyrulnik‐review.html |